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M. Wood des matériaux curieux pour son histoire de l’université d’Oxford. Il est mort vers l’année 1700, dans un état voisin de l’indigence. X—s.

AUBRIET (Claude); peintre de plantes, de fleurs, de papillons, d’oiseaux et de poissons, soit à la gouache, soit en miniature, naquit à Châlons-sur-Marne, en 1651, et mourut à Paris, en 1743. Ses talents et la célébrité qu’il avait acquise, le firent nommer dessinateur du Jardin du roi ; et ce fut en cette qualité qu’il accompagna Tournefort dans le Levant. A son retour, il remplaça Jean Joubert, peintre du roi, au Jardin royal, et y continua la magnifique collection de dessins de plantes sur vélin, que Nicolas Robert avait commencée à Blois, par ordre de Gaston, duc d’Orléans, frère de Louis XIII. Louis XIV ayant hérité de cette collection, la fit continuer et déposer à la bibliothèque du roi. Depuis la révolution, on l’a transportée au muséum d’histoire naturelle, où on l’augmente annuellement de douze dessins. Elle est maintenant composée de 66 vol. in-fol. Aubriet, successeur de Joubert, lui est de beaucoup supérieur, mais est resté au dessous de Robert. Mlle Basseporte qui remplaça Aubriet son maître, lui fut inférieure. Mais le successeur de cette dernière, en 1780, a donné à ce genre de dessin toute la perfection dont il paraît susceptible. C’est d’après les dessins d’Aubriet qu’ont été gravées les planches des Éléments de botanique de Tournefort, qui servirent ensuite dans la version latine de cet ouvrage, ou les Institutiones rei herbariæ, avec le Corollaire. C’est à lui qu’on doit aussi les figures du Voyage de cet auteur, dans le Levant ; il en avait rapporté les dessins originaux, faits sur les lieux. Après son retour, il fut employé par Seb. Vaillant à dessiner les plantes qui composent le Botanicon Parisiense, Leyde, 1727, in-fol. On voit au cabinet des dessins et estampes de la bibliothèque impériale de Paris, 5 vol. in-fol., de ses dessins, qui renferment : I. un superbe Recueil de coquillages et de poissons, grand in-fol. oblong ; II. Deux Suites de papillons, d’oiseaux et de poissons. Plusieurs autres suites de dessins sont dans les cabinets de quelques amateurs. Dirigé par Tournefort, Aubriet devint un habile botaniste ; aussi ne négligea-t-il aucun détail, et il fît entrer dans ses dessins les plus petites parties, surtout celles des fleurs, et il en exprima toujours le nombre, la forme et les proportions relatives, avec beaucoup d’exactitude, quoiqu’on n’y fît pas beaucoup d’attention alors. Tournefort lui-même n’en fit pas toujours mention dans ses descriptions. Il ne faut pas croire pour cela que celui-ci ne les eût pas remarquées. C’est un reproche très-gratuit que lui fait Linné, qui va même jusqu’à faire entendre qu’Aubriet était plus habile botaniste que Tournefort. Tout porte à croire que le peintre n’exprimait que ce qui lui était indiqué par le naturaliste. D—P—s.

AUBRIOT (Hughes), prévôt de Paris, sous Charles V, né à Dijon, de parents obscurs, fut d’abord intendant des finances. Charles V le chargea de diriger la nouvelle enceinte de Paris, et les fortifications nécessaires à sa sûreté, entre autres, du château de la Bastille, pour lui servir de boulevart contre les Anglais. Les murs de la porte St.-Antoine, le long de la Seine, pour retenir la rivière dans ses débordements, le Pont-au-Change, le Pont-St.-Michel, le Petit-Châtelet, pour réprimer les excès des étudiants de l’université, sont l’ouvrage d’Aubriot. C’est lui qui, le premier, imagina