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de St.-Jacques, puis du St.-Sépulcre, enfin de la Ste.-Chapelle, et confesseur du président Lamoignon, figure dans le Lutrin de Boileau, où il est désigné par ces vers du 4e chant :

Alain, ce savant homme,
Qui de Banni vingt fois a lu toute la Somme,
Qui possède Abéli, qui sait tout Raconis,
Et même entend, dit-on, le lalin d’A-Kempis.
A. B—t.

AUBERY, AUBRY (jean) ALBÉRICUS, natif du Bourbonnais, médecin du duc de Montpensier, vivait au commencement du 17e siècle. On a de lui : I. l’Apologie de la médecine, en lalin, Paris, 1608, in-8º ; II. un Traité des bains de Bourbon-Lancy et de Bourbon-l’Archambault, Paris, 1604, in-8º ; III. l’Antidote de l’Amour, 1599, in- 12, réimprimés, à Delft, en 1663, in-12. D’après la manière dont l’auteur envisage son sujet, il ne paraît pas être du sentiment d’Ovide, qui regarde l’amour comme rebelle aux secours de la médecine :

Nullis amor est medicabilis herbis. (Ovide)

— Un autre Aubry (Jean-François), médecin, intendant des eaux minérales de Luxeuil, sa patrie, a publié un excellent ouvrage, sous le titre d’Oracles de Cos, Paris, 1776, in-8º, et Paris, 1781, in-8º, avec une Introduction à la thérapeutique de Cos. Ce médecin est mort à Luxeuil, en 1795.

C. et A.

AUBESPINE (Claude de l’), baron de Châteauneuf, d’une famille originaire de Bourgogne, fut le premier qui porta le titre de secrétaire-d’état, au lieu de celui de secrétaire des finances, et le transmit à ses successeurs. Il servit son pays avec autant de zèle que d’intelligence, sous François Ier, Henri II, François II et Charles IX. Le premier de ces princes le nomma, en 1545, un des commissaires chargés d’aller négocier la paix de Hardelot, avec les Anglais, et le second l’envoya, en 1555, aux conférences de la Marck. L’Aubespine fut encore un des plénipotentiaires de France au traité de Cateau-Cambresis, et il se trouva aux états de Paris, en 1559, à l’assemblée de Fontainebleau, en 1560 ; enfin, il n’y eut pas une opération diplomatique, de son temps, dans laquelle il ne fût appelé ; et il s’y acquit la réputation d’un des plus habiles négociateurs de l’Europe. Chargé par la cour de traiter avec le prince de Condé et les autres chefs des huguenots, il ne put réussir à les ramener. La morgue qu’ils lui témoignèrent, jointe à la vive douleur qu’il ressentait du triste état de la France, déchirée par les factions, lui causa une maladie, qui le conduisit au tombeau, le 11 novembre 1567. Catherine de Medicis, qui ne faisait rien d’important sans avoir son avis, alla le consulter au chevet de son lit, le jour de la bataille de St.-Denis. Il lui proposa des mesures utiles pour le bien de l’état, et mourut le lendemain. T—D.

AUBESPINE (Gabriel de l’), evêque d’Orléans, né le 26 janvier 1579, d’une famille originaire de Beaune, qui avait fourni à l’état plusieurs habiles négociateurs, était fils de Guillaume de l’Aubespine, baron de Châteauneuf, conseiller d’état, et ambassadeur en Angleterre. Après la mort de Jean de l’Aubespine, son parent, evêque d’Orléans, il fut désigné pour lui succéder, n’ayant encore que vingt ans, et fut sacré à Rome, en 1604, par Clément VIII. L’apanage de sa famille était d’être employé dans les négociations. Il s’acquitta avec succès de celles qui lui furent confiées, ce qui ne l’empêchait pas de se livrer au gouvernement de son diocèse, qu’il édifia par ses vertus, ni à l’étude de l’antiquité ecclésiastique, pour laquelle