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anniversaire de la découverte de son corps. D—P—s.

AUBERT DE PUICIBOT, troubadour, qu’on a aussi nommé le Moine de Puicibot, était fils d’un châtelain de ce lieu, dans le Limousin, fut placé très-jeune dans un couvent de bénédictins, et ne paraît pas avoir eu une véritable vocation pour cet état. Après avoir en vain cherché, dans la poésie, une ressource contre la gêne et l’ennui du cloître, il quitta son monastère, et se rendit auprès de Savary de Mauléon, qui lui donna les moyens de paraître avec quelque avantage dans plusieurs cours, où il célébra la beauté, dans quelques chansons pleines de jeux de mots, et d’un style négligé et diffus. Longtemps volage, comme tous les troubadours, il parut enfin se fixer; mais sa maîtresse ne voulait épouser qu’un chevalier. Mauléon leva cette difficulté, en armant Aubert chevalier, et assura sa fortune. Heureux époux, Aubert de Puicibot compta trop sur la fidélité de sa femme ; et, tandis qu’il alla chercher des aventures en Espagne, l’épouse s’amusa à courir le pays avec un Anglais, qui l’abandonna bientôt. Aubert, aussi peu délicat que sa femme sur le choix de ses plaisirs, était loin, cependant, de soupçonner le vil métier qu’elle avait embrassé. En revenant d’Espagne, il se laissa entraîner dans une de ces maisons où le vice ne sait plus même emprunter l’apparence de la pudeur : ce fut là qu’il revit sa femme. Sa confusion fit place à la colère. On a publié qu’il avait voulu la jeter dans un précipice fameux en Provence ; mais il paraît qu’il se borna à la forcer à se faire religieuse, et que, dégoûté du monde, il vendit ses biens, et se fit moine dans le monastère de Pignan, où il mourut, en 1263. P—x.

AUBERT (Guillaume), sieur de Massoignes, né à Poitiers, vers 1534, avocat au parlement de Paris, et ensuite avocat-général à la cour des aides, avait acquis, par l’exercice de sa profession, plus de réputation que de fortune. Suivant Lacroix du Maine, il passait pour l’un des hommes les plus savants et les plus éloquents de son temps, ce qui ne l’empêcha pas de vivre dans la misère ; il se vit même obligé, à l’âge de près de soixante ans, de se justifier de ce qu’étant avocat-général, il continuait à plaider au parlement pour les particuliers, et d’en donner, pour raison, les tristes circonstances où il se trouvait. On ne peut indiquer au juste l’époque de sa mort, arrivée vers l’an 1596. Il a traduit de l’espagnol, le douzième livre d’Amadis de Gaule ; il se proposait d’écrire l’histoire des guerres faites pour la conquête de la Terre Sainte, et il en fit même imprimer le premier livre, en 1559. Il avait également entrepris de continuer l’Histoire de France, depuis l’époque des croisades ; mais ces projets n’eurent point de suite. On a, de Guillaume Aubert, I. un Discours sur les moyens d’entretenir la paix entre les princes chrétiens, Paris, 1559, in-4º ; traduit en latin, par Martin Helsing, Paris, 1560, in-4º ; II. une Elégie sur la mort de Joachim du Bellay, 1560, in-4º ; III. des Vers à M. de l’Hôpital, sur sa nomination à la place de chancelier, 1560, et d’autres sur la mort du comte de Brissac, 1569, in-8º ; IV. un Hymne sur la venue du roi Henri III, in-8º ; V. un recueil de vers et de prose (1585) in-8º, qu’il intitula les Retranchements, parce qu’il avait pris sur les heures de ses occupations, pour le composer. Scevole de Ste.-Marthe a traduit en vers latins, la plupart des pièces de poésies de Guillaume Aubert. VI. Histoire des Guerres