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sa partialité l’emporte toujours. On remarque, en général, que les ouvrages de ce médecin lui donnent un air d’érudition qu’il ne doit qu’aux fruits de ses lectures : car, de même qu’il a parlé d’anatomie sans avoir manié le scalpel, il a beaucoup écrit sur la pratique, quoiqu’il n’ait guère vu de malades. Tel est du moins le jugement qu’en porte le célèbre Haller. D—v—l.

HOFFMANN (Maurice), médecin allemand, naquit en 1622, à Furstenwald en Brandebourg. Aucune étude n’occupa ses premières années ; mais, en 1638, ayant perdu son père et sa mère, il entra chez son oncle Noësiler, qui professait la médecine dans la ville d’Altorf. Il y fit rapidement ses humanités, et se rendit ensuite à Padoue : il y cultiva principalement l’anatomie et la botanique. Thomas Bartholin lui attribue la découverte du canal pancréatique. Hoffmann, s’amusant à disséquer un coq-d’inde, trouva le conduit du pancréas, qu’on ne connaissait point encore. Il le fit voir à Wissungus, anatomiste de Padoue, chez lequel il demeurait : celui-ci chercha ce conduit chez l’homme, et l’ayant découvert, il en donna la démonstration publique ; et c’est de là que cette partie a reçu le nom de canal de Wissungus. En 1645, Hoffmann prit le bonnet de docteur dans l’académie d’Altorf et, en 1648, il obtint la chaire d’anatomie et de chirurgie. C’est à ses soins que l’université d’Altorf doit la création d’un jardin botanique, d’un laboratoire chimique, et d’un amphithéâtre anatomique. En 1665, Hoffmann fit ses premières démonstrations d’anatomie en public. Malgré ses divers emplois, il eut une pratique fort étendue ; et plusieurs princes d’Allemagne le choisirent pour médecin. Il mourut d’apoplexie le 20 avril 1698. On connaît treize ouvrages de cet auteur, trois sur l’anatomie, trois sur la médecine et sept sur la botanique. Le plus intéressant a pour titre : Florœ Altdorffinœ Deliciœ sylvestres, Altorf, 1662 in-4o. — Son fils, Jean-Maurice Hoffmann, né en 1653, dans la petite ville d’Altorf, s’y fit recevoir docteur-médecin en 1675. En 1684, l’académie des curieux de la nature se l’agrégea sous le nom d’Héliodore I, et il y monta, en 1721, au rang de directeur. La réputation d’Hoffmann comme praticien s’étendit si loin qu’il se vit recherché par les personnes du premier rang. Il fixa son séjour à Anspach, où il mourut le 31 octobre 1727. Ce médecin a laissé sept ouvrages : il a continué les Deliciœ hortenses Altdorffinœ de son père, Altorf, 1703, in-8o. On trouva parmi ses papiers un manuscrit, qui parut, à J.H. Schulze, un assez bon abrégé de médecine pour qu’il prit soin de le faire imprimer, en 1742, in-8o D—v—l.

HOFFMANN (Jean-Jacques), philologue, naquit à Bâle en 1635. Son père, professeur en droit à l’académie de cette ville, lui inspira de bonne heure le goût du travail, et le dirigea dans ses premières études. Le jeune Hoffmann fit ses cours de philosophie et de théologie avec beaucoup de distinction, et fut promu an Saint ministère. La faiblesse de sa santé ne lui permettant pas de suivre cette carrière, il se consacra à l’enseignement ; et après avoir donné pendant plusieurs années des leçons particulières, il fut pourvu, en 1667, de la chaire de grec à l’académie : il obtint celle d’histoire en 1683, la remplit avec un zèle infatigable, et mourut de marasme le 10 mai 1706, sans avoir jamais quitté sa patrie. Le plus connu de tous ses ou-