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les leçons, fut charge de tous les détails des édifices construits sur les dessins de son maître. Une réponse plaisante de Robert de Cotte, dans une circonstance où il avait besoin de toute sa présence d’esprit, lui attira l’attention du roi, et ne contribua pas peu à sa fortune, ainsi qu’à celle de son fils. Mansart faisait percer des allées dans une maison royale, pour procurer à Louis XIV des points de vues qu’il avait l’art d’embellir. De Cotte voulut l’imiter ; mais il s’y prit si malheureusement qu’au bout d’une allée il rencontra un moulin. « Sire, dit-il au roi, surpris et choqué d’une telle perspective, rassurez-vous ; Mansart le fera dorer. » Après avoir été élu vice-protecteur de l’académie de peinture, de Cotte fut nommé, en 1708, premier architecte du roi. intendant de ses bâtiments, et directeur de la monnaie des médailles ; il eut ensuite le cordon de St.-Michel. Eu 1699, il avait entrepris, d’après les dessins de Mansart, le Çrand autel de la cathédrale de Paris. Après la mort de cet artiste, de Cotte fut chargé de le reconstruire sur un plan plus magnifique que le premier. On lui doit encore des embellissements considérables faits à l’hôtel de la Vrillicre ; la colonnade ionique du palais de Trianon ; le dôme des Invalides ; le bâtiment de l’abbaye de St.-Dcnis et la chapelle de Versailles, pour laquelle de Cotte suivit les dessins de son maître. Plusiciu’s autres villes, telles que Lyon, Verdun, Strasbourg, etc., furent ornées d’édifices construits wJr ses dessins. Les électeurs de Bavière, de Cologne, l’évêque de Wurtzbourg, et d’autres priuces étrangers le chargèrent aussi de construire plusieurs châteaux. Son dernier travail fut l’achèvement de l’église de St.Itoch, plusieurs fois discoutinuii et r « C T 75 pris. Le portail n’en fut exécuté sur ses dessins qu’après sa mort, qui rut Heu à Passi, en i —35. L’idée de substituer, sur les cheminéees, des glaces aux. tableaux ou bas —reliefs dont elles étaient décorées, a été attribuée à Kobert de Cotte et à Pierre Bnllet, ( Foy. Pierre Bcllet.) — JulesRobert de Cotte, son fils, lui succéda dans ses divers emplois, et, outre le portail de St. —Roch, exécuta, d’après szs dessins, le Château d’eau et le portail de la Chanté ; mats les changements qu’il fit aux plans de son père ne furent point heureux, et ne servirent qu’à gâter ces divers édifices par de graves défauts. D — T.

COTT l ER (Jacques) r. Coy thieb.


COTTIN (Sophie Ristaud), née à Tonneins, en 1775, passa son enfance à Bordeaux, où elle fut élevée avec beaucoup de soin, par une mère qui aimait les arts et les lettres. D’un caractère tendre et mélancolique, elle préféra de bonne heure les jouissances du cœur à celles de l’esprit. Comme elle ne cherchait point les suffrages du monde, et qu’elle avait plus de solidité que d’éclat dans sa conversation, ceux qui l’entouraient n’avaient point deviné ses dispositions brillantes, et son talent fut long-temps un secret pour sa propre famille. À l’âge de dix-sept ans, elle épousa un riche banquier et vint habiter la capitale. Après trois ans de mariage, elle eut à pleurer un époux qu’elle aimait tendrement. Cette perte, qu’elle éprouva au milieu des orages de la révolution, ne fit qu’augmenter son goût pour la retraite : l’amitié et l’étude pouvaient seules la distraire de ses chagrins. Douée d’une imagination vive et d’une grande facilité pour rendre ses idées, elle se plaisait, dans sa