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l’obscucir. Ce phénomène était entouré d’une iris en cercle lumineux. Cyrille en donne la description dans la lettre qu’il écrivit à ce sujet à l’empereur Coustance, et que Cive a recueillie. Sozonène, Théophane, Eutychius, Jean de Nicée et plusieurs autres regardent cette lettre comme authentique. André Rivet croit qu’elle est supposée ; mais un autre protestant, Blondel, est d’un avis contraire. Quelques critiques modernes ont preteudu que les croix miraculeuses qui parurent dans les airs sous les règnes de Constantin et de Constance, étaient des halos naturels, c’est-à-dire des couronnes de lumière qu’on aperçoit quelquefois autour du disque du soleil, et que celle qui fut vue pendant la nuit, sous Julien, n’était qu’une parasélène ou cercle luninueux qui se forme autour de la lune (Voyez l’Optique de Smith et l’Essai de physique de Musschenbroek, traduit par Massuet). Mais les auteurs ecclésiastiques répondent que ces phénomènes n’ont, ni ne peuvent avoir, suivant les principes de la physique, la figure d’une croix. Les Grecs célèbrent le 7 mai la mémoire du phénomène qui signala l’avènement de Cyrille à l’épiscopat. Acare, en sa qualité d’archevêque de Césarée , prétendait à la suprématie de juridiction sur le siège apostolique de Jérusalem. Cyrille défendit ses droits ; il s’éleva entre les deux évêques une dispute assez vive, et la différence d’opinion sur la consubstantialité du verbe acheva de les diviser. Cyrille, quoi qu’en dise Sozomène, était attaché à la foi de Nicée. Acace, arien, eu semi-arien, le cita plusieurs fois ; il refusa de comparaître ; et, après deux ans de citations sans effet, l’archevêque de Césarée fit prononcer dans un concile qu’il présidait, la déposition de Cyrille. Les évêques ariens le condamnèrent comme ayant dissipé les biens de l’église; et, en effet, pendant une grande famine qu’affligeait la Judée, Cyrille avait vendu une partie du trésor et des ornements sacrés pour nourir les pauvres qui périssaient de misère. Il appela de sa déposition à un trihunal supérieur. Arace lui faisant un crime de cet appel le chassa de Jérusalem. Cyrille se retira d’abord à Antioche, et ensuite à Tarse en Cilicie. Il fut rétabli l’an 359 dans le concile de Séleucie, qui prononça la déposition d’Acace et de plusieurs autres évêques ariens ; mais l’année suivante Acace et ses partisans réussirent a faire déposer encore Cyrille dans un concile tenu à Constantinople. Il rentra dans son église sous Julien, vers l’an 361. On sait que ce prince voulut relever les murs du temple de Jérusalem, pour faire mentir les prophètes, et que le prodige qui empêcha l’exécution de ce dessein est attesté non seuleument par les auteurs ecclésiastiques, mais encore par Ammien-Marcelin, par Libanius et par Julien lui-même, quoi-qu’il ait cherché à le dissimuler (Voyez Julien). Cyrille était alors à Jérusalem, et avant que les flamnes fussent sorties des foadements du temple pour empêcher sa réédification, il assura que les prophéties auraient leur entier accomplissement. Il devint odieux à Julien, qui avait résolu, suivant Orose, de sacrifier ce pontife à sa haine après son retour de la guerre de Perse; mais il périt dans cotte expédition. Cyrille fut encore exilé l’an 367 par l’empereur Valens, qui avait embrassé l’arianisme. Cet exil dura près de dix ans. Cyrille ne revint à Jerusalem qu’en 378, lorsque Gratien, parvenu â l’empire, fit rétablir sur leurs siéges les évêques qui étaient