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introduction

peu de leur propriété, et les comtes dont l’autorité s’étendait sur un territoire assez considérable pour renfermer plusieurs cités, purent être qualifiés par l’un comme l’autre de ces deux titres. Quant au titre de marquis, il est ici très légitime, puisque, selon le poème, les terres de Girart formaient, du côté de l’Est, la frontière des pays sur lesquels s’étendait la suzeraineté du roi. Les autres personnages, en petit nombre, qui portent le titre de duc sont, du côté de Girart, Armant, duc de Frise (§§ 275, 398, 401), et Drogon, le père de Girart (§ 99)[1] ; du côté du roi, le duc Bérart (§ 275), le duc Godefroi (§ 143), le duc Gui de Poitiers (§§ 143-5), Hugues, duc d’Aquitaine (§ 263), le duc Milon (§§ 421-2), le duc Otrant (§ 229) et Thierri d’Ascane (§§ 112-3-4). Il faut ajouter à ces noms le duc d’Alsace (§ 569) et le duc des Bretons (§ 567). Les marquis, si j’ai bien compté, se réduisent à trois : du côté du roi, Berlant, marquis de Mons et de Brabant (§ 146), et, du côté de Girart, Amadieu, seigneur de la vallée d’Aoste et de divers lieux du Piémont (§ 145), et Fouchier[2]. Les comtes sont très nombreux, comme on pourra en juger par un coup d’œil jeté sur la table. Ceux qui ont des possessions territoriales sont distingués des comtes palatins (§ 582).

L’emploi qui est fait dans le poème des titres de duc, marquis et comte, appelle une remarque. Originairement,

  1. Il y aussi Aimeri duc de Narbonne §319, mais « duc » est une leçon particulière au ms. de Paris. Le ms. d’Oxford, en général meilleur, porte « celui de Narbonne ».
  2. J’ai traduit, par marquis, le marcanso du texte (§§ 75, 123, 202, 216, 255, 328) en suivant Raynouard, qui rend par « commandant de marche » (Lexique roman, IV, 157) ce mot dont je ne connais pas d’exemple en dehors de notre poème. — Fouchier est qualifié de « comte de Brieire » au § 297, mais le texte n’est pas sûr.