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ii. — l’ancienne et la nouvelle chanson

bonnier, tandis que sa femme exerçait celui de couturière. Après sept ans d’exil et de pénitence, Girart rentre en grâce auprès de Charles, par l’entremise de sa belle-sœur Eloïse.

II (§§ 34-72). Excité par de mauvais conseillers, le roi cherche querelle à Girart, qui, après avoir épuisé tous les moyens de conciliation, se décide à faire la guerre. Le roi est vaincu en plusieurs batailles et refoulé jusque dans Paris. Là il se disposait à continuer la guerre, lorsqu’un ange lui apparut qui lui ordonna de faire la paix avec Girart. (§§ 72-125) C’est alors que Girart et Berte se vouent à l’accomplissement des bonnes œuvres et fondent des monastères.

III (§§ 125-149). Nouvelle guerre dont le motif n’est pas indiqué et dont la conclusion manque. Le roi prend Roussillon par trahison ; Girart reprend son château. Une bataille à jour convenu a lieu à Val-Beton. Cette bataille était encore indécise lorsqu’une tempête épouvantable vint séparer les deux armées qui se retirèrent chacune de son côté.

Il est manifeste que ces récits ne peuvent être considérés comme un résumé fidèle de l’ancien poème. Girart est ici représenté comme un saint personnage, ne combattant qu’à son corps défendant. Le roi est visiblement sacrifié. De plus, la troisième guerre n’est pas motivée, et la seconde l’est à peine. Cependant, dans l’ensemble, ces récits nous donnent une idée de ce que pouvait contenir l’ancienne chanson de geste. Ils nous permettent de rattacher le Girart de Roussillon épique au Girart historique, conclusion que n’autorisaient pas les allusions relevées au chapitre précédent, puisqu’il n’y était question ni de Berte ni de la fondation des monastères de Vezelai et de Pothières.