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iii. — l’ancienne et la nouvelle chanson

brication du xie siècle, dont l’objet était d’attirer les pèlerins à Vezelai. Le moine de Pothières, qui a fabriqué la vie de Girart de Roussillon, ne cite pas ce document émané d’une abbaye à laquelle Pothières cherchait à faire concurrence en inventant saint Girart de Roussillon, mais il l’a connu, car il lui a emprunté des expressions caractéristiques[1].

Fondations pieuses et miracles. — Il n’y a guère de doute que les fondations pieuses que le biographe énumère avec assez de précision lui ont été connues par des documents historiques, très probablement par des chartes. Selon lui, Girart et Berte avaient fondé douze monastères, entre lesquels il nomme ceux de Vezelai et de Pothières jouissant de la franchise de Rome (§ 77), cette dernière mention étant sans nul doute empruntée à la charte de fondation de ces deux monastères ; puis Saint-Pierre d’Auxerre, assertion qui est révoquée en doute, à tort ou à raison, par les auteurs de la Gallia christiana[2] ; enfin (§ 79), au diocèse de Soissons, un monastère de chanoines réguliers, qui doit être identifié avec l’église collégiale du Mont Notre-Dame[3]. Nous devons encore classer ici le récit de la translation à Pothières du corps de Girart (§§ 172 et suiv.), comme aussi celui des miracles opérés par la vertu de ce corps saint, au rapport de notre auteur (§§ 196 et suiv.). De ces miracles les uns auraient été recueillis de la tradition écrite, les autres de la tradition orale.

Tradition locale sur le mont Laçois. Le mont La-

  1. Voy. Romania, VII, 233.
  2. XII, 434-5 ; cf. Romania, VII, 229.
  3. Voy. Longnon, article cité, p. 251, note 2.