mille Aquitains, sans plus, armés de hauberts et de heaumes luisants, il ne cherche pas à éviter l’avant-garde de Girart. Je vous dirai d’abord qui la commandait. C’étaient Pons, Ricart[1], Coine[2], Joan Chatuis[3] et le marquis Amadieu de Val de Clus[4]. Chacun commande à quatre mille hommes montés[5]..... Je serai bien étonné s’il n’y a pas lance brisée.
145. Le marquis Amadieu était seigneur de Turin, Mont-Jarnes [6], Mont-Joux[7] et le chemin, Aoste, Suse, Mont Cenis[8]. Il avait, le palatin, sept comtes avec lui. Il était cousin germain de Girart et son allié. Il était grand et beau de corps, et encore fort jeune. Il montait un bai à longs crins ; la lame de son épée était ancienne, sur son écu était représentée une couleuvre. Il vit l’enseigne de Charles par une saussaie ; il sortit du rang et s’écria : « Y a-t-il un vassal [9] qui soit prêt à se mesurer contre un autre ? » Le duc Gui de Poitiers était là tout près ; il avait de si bonnes armes, le poitevin, qu’on n’en aurait pas fait le compte en deux jours. Le cheval qu’il montait n’était pas un roncin[10]. Il s’élance hors du rang plus vite qu’un faucon de montagne. Ils se précipitent l’un contre l’autre par la plaine, ils se frap-
- ↑ Déjà mentionnés ensemble aux §§ 72 et 93.
- ↑ Déjà mentionné au § 73.
- ↑ Joans quartus P. (v. 1805).
- ↑ Cf. p. 34, n. 5.
- ↑ Par conséquent en tout vingt mille cavaliers, nombre égal à celui de leurs adversaires.
- ↑ Monjarnes Oxf., il y a par erreur dans P. Moncenis (v. 1810), lieu qui reparaît à sa vraie place, au vers suivant. « Mont Jarnes » serait-il le mont Genèvre, par où on passe de Briançon dans la vallée de la Dora Riparia ?
- ↑ Le Grand Saint-Bernard, cf. p. 4, n. 1.
- ↑ Monz Senins Oxf., Moncianis P. (v. 1811). La plus ancienne mention du Mont Cenis est du viiie siècle, voy. E. Desjardins, Géographie de la Gaule Romaine, I, 82, n. 5.
- ↑ Au sens ancien, guerrier.
- ↑ Cheval de trait.