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ii. — la poésie — girart de vienne

CHAPITRE II

LA POÉSIE. — GIRART DE VIENNE, GIRART DE FRETE, GIRART DE ROUSSILLON

Nous ne retrouverons, dans la légende, que bien peu des faits que l’histoire authentique rattache au nom de Girart. Mais, abordant le terrain de la poésie, nous nous trouvons en présence d’une difficulté analogue à celle que nous avons rencontrée sur le terrain historique, mais infiniment plus difficile à résoudre. La légende, comme l’histoire, nous offre plusieurs Girarts. Faut-il supposer qu’ils ont tous une origine réellement historique et que cette origine est une ?

Notre ancienne poésie française connaît, outre Girart de Roussillon, au moins deux Girarts qui se présentent accompagnés d’un cortège de faits assez nombreux : Girart de Vienne et Girart de Frete.

Le poème de Girart de Vienne est, en somme, le récit d’un siège de Vienne par Charlemagne. Nous en avons deux rédactions. L’une, la plus ancienne, ne nous a pas été conservée dans sa forme originale, mais nous en possédons une traduction, qui paraît assez exacte, dans la Karlamagnus Saga[1] ; l’autre est un remaniement fait, au commencement du xiiie siècle, par Bertran de Bar-sur-

  1. Voy. l’analyse qu’en a donnée M. G. Paris, Biblioth. de L’École des Chartes, 5, V, 99.