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girart de roussillon

tent sont....[1], courants et emportés plus que des cerfs. Ces hommes là feront à Girart grande joie : ils lui rendront Roussillon, si fort soit-il, et le roi en sera dolent, triste et sombre.

72. Fouque entre en Avignon du côté des jardins (?). Quand il descendit de cheval il n’avait pas l’air d’un garçon. Avec lui étaient dix mille Escobarts[2] preux, hardis, vaillants, nourris dans la montagne qui ferme la Lombardie, et qui s’étend depuis la Provence, du Pont du Gard (?)[3], jusqu’en Allemagne, en Beauregard[4], à l’endroit où Montbeliart forme la limite. Le marquis Amadieu[5], Pons et Ricart étaient leurs seigneurs, et Fouque était le quatrième. Girart est leur cousin germain ; c’est pourquoi ils arrivent au secours de tant de côtés. Fouque les conduira, et sans tarder Charles ne s’en retournera pas sans courir de grands dangers.

73. Girart est en Avignon sur le Rhône, en une chambre voûtée peinte en brun[6] ; les chapitaux sont de rouge sardoine, les piliers et les colonnes de liais ; les pierres d’angle (?) et les

  1. De vaumers Oxf., tan evers P. (V. 352) ?
  2. Nation que je n’ai jamais vu figurer en aucun autre texte ; peut-être y a-t-il ici un souvenir des Ascoparts ou Azoparts, qui figurent dans plusieurs anciens poëmes ? voy. Romania, VII, 440, note 5.
  3. Oxf. des pons des jarz, P. dels poinh desartz (v. 542), la leçon serait donc corrompue de part et d’autre.
  4. Ou Belesgart P. (v. 543), lieu que je ne saurais déterminer.
  5. Le même personnage est appelé plus loin, § 145, « le marquis Amadieu del val de Cluis » (de Clus, P. v. 1806) et « le marquis Amadieu à qui fut Turin » (P. 1809). Le nom d’Amadieu (Amédée) a été porté dès le xie siècle par plusieurs comtes de Maurienne et de Savoie. L’auteur de Renaut de Montauban, peut-être par une réminiscence de Gir. de Roussillon, fait paraître « Amadex » à côté de Girart et de Fouque ; voy. éd. Michelant, p. 36, v. 10, p. 37, v. 3, 37.
  6. A lioine, peut-être cette expression signifie-t-elle que des lions étaient peints sur les murs, mais dans un exemple qui, à la vérité, n’est que du xvie siècle (Du Cange, leonatus), on voit « color castaneus » ayant pour synonyme « leonatus ».