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i. — l’histoire. le comte girart

son frère Lothaire II[1] et de son oncle Charles le Chauve[2]. Il est permis de supposer, bien que les chroniques n’en disent rien, qu’en ces occasions le roi trouva en Girart un défenseur énergique, comme aussi, lorsque les rives du Rhône jusqu’à Valence furent ravagées par les pirates normands[3]. Charles étant décédé sans postérité en 863, ses frères Louis II, empereur d’Occident, et Lothaire II, roi de Lorraine, se partagèrent ses états. Lothaire eut pour sa part le Lyonnais, le Viennais, le Vivarais, que Girart continua à administrer au nom de son nouveau seigneur. Lorsque Lothaire mourut, en 869, l’empereur Louis, son frère survivant, se crut en droit de recueillir son héritage ; mais ses deux oncles, Louis le Germanique et Charles le Chauve, s’unirent pour l’en empêcher. Ils se partagèrent l’héritage : Charles prit les provinces du midi et de l’ouest, Louis s’adjugea les provinces voisines du Rhin. Mais Charles rencontra de l’opposition de la part de Girart, « soit, » dit M. Longnon, « que celui-ci voulût conserver ces pays à l’héritier légitime de Lothaire II, c’est-à-dire à l’empereur Louis, soit qu’il pensât se rendre indépendant dans les contrées qui, depuis quinze ans au moins, reconnaissaient son autorité[4] » M. Longnon incline vers la seconde hypothèse et pense que Girart visait à se rendre totalement indépendant. Cela n’a rien que de très vraisemblable. Toutefois la résistance ne fut pas de longue durée, et, quelle qu’elle ait été, Girart n’en eut pas le mérite. Charles le

  1. Annales de Saint-Bertin, à l’année 856.
  2. Ibid., à l’année 861.
  3. Ibid., années 859 et 860 ; cf. Vaissète, I, 561.
  4. Revue historique, l. l., 261.