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introduction

abbatem sanctum Badilonem confessorem : item ecclesiam Beate Marie Antoginensis [1], et illuc misit, etc.


L’autre document latin utilisé par Wauquelin, et qu’il a pu prendre aussi dans Jacques de Guise[2], est le récit de l’enlèvement subreptice du corps de sainte Marie Madeleine, et de son transport à Vezelai, autrement dit, la légende de saint Badilon. Au lieu de prendre ce récit dans le poème du xive siècle, notre auteur l’a paraphrasé directement d’après le latin (ch. cxxi-cxxv). Il l’annonce, du reste, à la fin du ch. cxx, où, parlant de l’acquisition du corps saint par l’abbaye de Vezelai, il ajoute : « ainsi que le recite la legende sainct Badilon qui fut abbé de l’eglise de Leuse, emprés Tournay ».

La chanson de geste que Wauquelin a connue — à laquelle du reste il se borne à faire allusion en passant — est certainement identique au « liber metrificatus in vulgari » de Jacques de Guise. Au ch. xx, après avoir parlé du double mariage de Charles le Chauve et de Girart, Wauquelin ajoute : « en quel temps ils se marierent, ou ensemble ou l’un après l’autre, je ne l’ay point trouvé par nostre latin, mais j’ay trouvé en l’istoire qui est attribuée au temps Charles Martel que ilz se marierent tous deux en ung jour, et que Charles voult avoir Eloyse, pour ce qu’elle estoit la plus jeune et la plus belle de regard. Et de ce me rapporte je a la discrecion des lisans. » — Nous avons vu, au chapitre précédent, que le poème dont parle Jacques de Guise mettait aux prises avec Girart, non pas Charles

  1. Édition : Avergnensis ; je corrige d’après le ms. 852. Voy. ci-dessus, p. cxiii, note 3.
  2. Voy. ci-dessus, p. cxiv.