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cxxvii
vii. — le roman en alexandrins

Et de Sanxe le fort[1] et du bon Lancelot,
De Tristan, de Gavain et dès le temps de Lot....

(Édition, pp. 190-1.)

Outre les romans ici énumérés, il cite le Renouart au tinel des chansons de Guillaume d’Orange (pp. 65, 201) Perceval (pp. 67, 71, 149, 163), la guerre de Troie (pp. 75, 165), la partie du roman d’Alexandre connue sous le nom de Fuerre de Gadres[2] (p. 210). Il n’était pas moins familier avec la littérature des clercs qu’avec les romans. Il cite le Pseudo-Caton, l’auteur des célèbres distiques (p. 58), la vie de saint Paul l’ermite (p. 102). Il connaissait Vincent de Beauvais, car il se plaît à introduire dans sa narration des exemples moraux qui tous sont tirés du Speculum historiale et du Speculum doctrinale de cet auteur[3]. Il avait lu des chroniques (les chroniques de Saint-Denis peut-être) qu’il appelle « chroniques des rois » (pp. 11, 188).

Tout cela n’est qu’accessoire : ce qui nous importe surtout ici, c’est de déterminer les éléments à l’aide desquels l’auteur a raconté la vie de Girart de Roussillon. Ces éléments sont au nombre de deux : la vie latine et la chanson renouvelée. Là où ces deux documents sont en contradiction, il suit de préférence le latin, et, en historien consciencieux, il indique la divergence.

  1. Le Samson de la Bible, appelé souvent en ancien français « Sanson fortin » ; cf. Hist. litt. XXII, 325.
  2. Il y a, dans les mss., soit « le feivre de gordres », soit « le feivre de guesdres », soit encore « le faire des Gaules », leçons qui ont singulièrement embarrassé le pauvre éditeur, comme le montre sa note sur ce passage. La restitution fuerre de Gadres est incontestable.
  3. C’est ce qu’a montré M. Kœhler dans un article du Jahrbuch fur romanische u. englische Literatur, 2e série, II, 1-31.