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cole des Chartes en 1860. Cette première partie ne fut point suivie d’une seconde. Je n’avais pas tardé, en effet, à mieux apprécier la difficulté de l’œuvre dans laquelle je m’étais inconsidérément engagé. Jusque là, je n’avais connu du meilleur des manuscrits de Girart, celui de la Bodléienne, à Oxford, que le morceau publié d’une façon si défectueuse dans le t. I des Gedichte der Troubadours de Mahn. En 1865 seulement j’eus occasion d’étudier directement à Oxford ce précieux manuscrit. Il me fut, dès lors, possible de me rendre compte de la valeur relative des diverses copies de Girart, et du caractère particulier de la langue dans laquelle ce poème est écrit. C’est vers ce temps que je commençai, ou plutôt que je recommençai, la traduction aujourd’hui terminée, l’interrompant et la reprenant à de longs intervalles. Des fragments, qui correspondent à peu près au premier quart du poème, en ont été publiés, à titre de spécimen, de 1869 à 1873, dans la Revue de Gascogne. Vers le même temps, en 1869, je rédigeai un mémoire, qui parut dans une revue allemande au commencement de l’année 1870, sur le classement des manuscrits ou fragments de manuscrits qui nous ont conservé Girart de Roussillon.

Ces divers travaux n’étaient, dans ma pensée, qu’une étude préparatoire en vue d’une nouvelle édition du poème, édition qui aurait été fondée sur la comparaison de toutes les copies, accompagnée d’une traduction, d’un commentaire et d’un glossaire très détaillé. Mais, cette fois encore, je reconnus que je n’étais pas en mesure de mener à bonne fin une entreprise aussi difficile, et je me décidai à publier d’abord la traduction et l’étude préliminaire dont je viens d’achever l’impression, après plu-