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introduction

Le débat des « deus troveors ribaus » où sont énumérés tant de titres de chansons de geste, n’oublie pas « Girart de Roxillon[1] »

Dans une fatrasie publiée par Jubinal[2], on lit ce coq-à-l’àne peu spirituel où figure notre chanson de geste :

..............
Que tantost vint l’ame prendre
La teste d’un porion,
Pour ce qu’il voloit aprendre
De Gerart de Roussillon.

Adenet rappelle, dans la seconde tirade de Berte aus grans piés, l’histoire de Girart de Roussillon :

A cel tans dont vous ai l’estoire commencie
Avoit un roi en France de moult grant seignorie
Qui moult fu fel et fiers et de grant estoutie :
Charles Martiaus ot non ; mainte grant envahie
Fist Gerart et Foucon et ceus de lor partie ;
Mainte ame en fu de cors sevrée et departie,
Et maint hauberc rompu, mainte targe percie,
Mainte tour abatue, mainte vile essilie.
Puis en fu la pais si et faite et establie
Qu’il furent bon ami sans mal et sans envie.

(Ed. Scheler, p. 2.)
  1. Robert, Fabliaux inédits tirés du ms. de la Bibliothèque du Roi n° 1830 ou 1239 (Paris, 1834), p. 25.
  2. Nouveau recueil de contes dits et fabliaux, II, 219. Il est à remarquer que toutes les « fatrasies » ou « resveries » contiennent des témoignages sur les romans en vogue. Dans celle-ci, par exemple, il est encore question de Renart, d’Ogier le Danois et de la « chanson d’Audain ».