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LES THÉORIES CHIMIQUES AU XVIIe SIÈCLE

D. — L’ouvrage du professeur Davidson : « Les éléments de la philosophie de l’art du feu ou chimie contenant les plus belles observations qui se rencontrent dans la résolution, préparation et exhibition des végétaux, animaux et minéraux, et les remèdes contre les maladies du corps humain, comme aussi la métallique appliquée à la théorie par une vérité fondée sur une nécessité géométrique, et démontrée à la manière d’Euclide, » forme, avec le cours que nous venons d’analyser, le plus parfait contraste. Béguin nous présentait la chimie comme auxiliaire précieux du médecin ; elle était, pensait-il, susceptible de rendre de grands services aux hommes malades en rétablissant leur santé, et par là son étude était vivement recommandée ; mais il ne songeait guère à faire de sa science préférée un éloge dépassant le but bienfaisant qu’il lui avait assigné. Davidson, comme Béguin, vante l’excellence des remèdes spagyriques ; mais les applications techniques de la chimie à la médecine tiennent une très petite place dans son œuvre. La chimie est solidement encastrée dans une métaphysique savante qui semble bizarre au lecteur moderne, et que les partisans de la philosophie cartésienne auraient pris pour une rêverie incohérente s’ils avaient eu le courage de lire l’ouvrage. Le monde sensible, que l’expérience nous révèle, est une image de copies et d’arrière-copies du monde intellectuel et éternel créé par Dieu ; par l’image, nous devinons les êtres originaux dont nous n’avons pas de connaissance