REVUE DE LA QUINZAINEt189*■t. .1tt ~ tttt1t■t■■tttt ~Les Allemands n’admettent pas que Prague soit ville slave et se sont emportés contre Hermann Bahr qui a eu la franchise de constater qu’elle Test, mieux informé en cela qne M. Richepin, qui se croyait arrivé en Hongrie... Mais ces mêmes Allemands prétendent pouvoir s’y compor¬ ter comme en pays conquis et bien témoigner auxTchèques qu’ils sont l’élé¬ ment supérieur, — ce qui n’est certainement le cas ni comme nombre, ni comme valeur. Tout le conflit, qui a amené les dernières bagarres, vient du droit que s’arrogent les étudiants allemands de la ville, de parcourir le boulevard appelé Prikopy ou Graben en couleurs et en corps, c’est-à-dire en une colonne compacte qui balaie tout sur son passage, au plus grand détriment des commerçants sur tout le parcours ; pour cette belle manifes¬ tation, leur nombre s’augmente des députations qui accourent à dessein des Universités les plus voisines d’Allemagne et de tous les éléments pan-ger¬ manistes qui sont ravis de « chahuter ». Or ce bummel ne serait et n’est en réalité toléré dans aucune ville de l’Empire, fût-ce la plus patriote et la plus bourrée d*étudiants. Pourquoi permettre de pareilles provocations justement dans la capitale des Tchèques? et comment faire à ceux-ci un grief de ce qu’ils s’y opposent?Le gouvernement autrichien n’a le courage de se prononcer ni pour les uns, ni pour les autres; mais les hommes au courant de la situation, le Dr Lueger, les députés baron Ghiari, comte Kolowrat, le prince Lichtens- tein, le consul allemand à Prague, comte Hardenberg lui-même, savent bien que la Bohême est foncièrement tchèque aujourd’hui, malgré toutes les manœuvres politiques.Ce qu’il faut néanmoins admirer, c’est la levée de l’Allemagne comme un seul homme à l’appel du Verein für das Deatschtum im Auslande, la société protectrice (lisez propagatrice) du germanisme à l’étranger, pour louer et encourager les étudiants de Prague et les soutenir même financiè¬ rement dans leur lutte pour la culture allemande. Un pareil enthousiasme dans l’union nationale est une force avec laquelle il faudra encore compter longtemps.M* M.L’Aviation et ses conséquences. — Depuis les progrès de l’aviation;L’humanité n’est pas le bœuf à courte haleine Qui creuse à pas égaux son sillon dans la plaine Et revient ruminer sur un sillon pareil ;C’est Taigle rajeuni qui change son plumage Et remonte affronter, de nuage en nuage,Les plus hauts rayons du soleil 1LAMARTINE.Parmi les quelques personnes qui ont trouvé depuis quelque temps le moyen définitif de voler, M. Jean Muneudes, dans sa brochure : le Pro¬ blème de la Locomotion aérienne. Une solation nouvelle. Vhomme peut imiter par des moyens mécaniques simples le vol de lroiseau. [St-Dizier, imp. de A, Braillard, in-8) —: fait justice de Yhélice, moyen indigne de ceux qui peuvent avoir des ailes, et envisage hardiment le problème de raviation sous un jour nouveau :. *. Comme un mode de transport particulièrement hygiénique et même comme
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