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38a JV1ERCVKE DE FRANCE— 16-XI -1908 Schiller qu’à sa sorLie de TAcadémie militaire de Stuttgart, en décembre 1780 : 6 pieds, 3 pouces wurttem bergeois, ce qui donne un mètre soixante- dix-neuf, Il avait alors vingt et un ans. En admettant encore que sa croissance ne fût pas achevée, on ne peut tout de même pas supposer qu’il ait fait une poussée de treize centimètres en quatre ans. Les Hospitalières de TElite. — Lu Revue internationale de socio­ logie* publiée sous la direction de M. René Worms, secrétaire général de VInstitut international de sociologie^ a publié en 1906-1908, une série d’articles de M. Alfred Pichon, ingénieur, membre delà Société de sociolo­ gie de P aris, dont le dernier, La Civilisation de VElite, vient de paraî­ tre en brochure chez Giard et Brière. 5La science sociologique semble entrer désormais dans une voie pratique et économique ; on en jugera par l’extrait suivant : L’Elite prendra sous son patronage les jeunes filles inaptes au mariage par leur tempérament et par leurs penchants marqués vr.rs les relations sexuelles fréquen­ tes et passagères. Ces filles feront vœu de pauvreté, sinon de chasteté, et VElite se chargera de pourvoir à tous leurs besoins et de leur assurer une existence heu­ reuse et exempte de tous soucis jusqu’à leur mort. Elles seront installées dans de vastes établissements de VElite, où, en dehors de leurs occupations journalières, elles seront, sous le nom à’hospitalières, autorisées à recevoir, à leur volonté et à leurs convenances} les visites des Elus, jeunes gens, et hommes mariés dans cer­ tains cas, qui seront admis à ces établissements. Elles s’appliqueront surtout à rendre agréables et non déprimants les rapports sexuels, et elles y trouveront pour elles-mêmes la satisfaction de leur instinct amoureux, sans aucune préoccupation étrangère au don de leur personne, sans aucune arrière-pensée de lucre à l’égard de l’amant tju’elles auront volontairement accueilli. Les hospitalières ne seront d ailleurs nullement des recluses ; bien qu’attachées à un établissement de VElite, chargé d’assurer leur existence dans des conditions convenables,elles pourront aussi être confiées temporairement par cet établissement à un jeune homme, ou placées comme gouvernantes auprès d un homme veuf, de personnes âgées, etc. La seule obligation qui leur sera imposée sera de ne pas chercher à détacher les jeunes gens de la famille, ou les hommes mariés de leur ménage, sous peine d être transférées dans un autre établissement dès qu’un atta­ chement trop exclusif se manifesterait chez elle ou chez leur amant de passage, ... Ainsi seront préservés des dangers auxquels est exposée la jeunesse mascu­ line de nos jours les jeunes gens de VElite, au grand profit de leur santé et de leur avenir. Au lieu des précipices sans cesse ouverts sous leurs pas par l’armée de la débauche., etc. La prostitution, la hideuse prostitution se trouve donc enfin abolie ! Le § X abolit de même la Jalousie et conclut à la régénération physi­ que et morale de l’espèce humaine. Pour tous renseignements et communi­ cations concernant VElite, s ’adresser à M. Alfred Pichon, directeur-fonda­ teur de cette association, au siège social, 28, rue Serpente, à Paris. Ajoutons que les hospitalières seront a de bonne compagnie et leurs discours exempts de propos grossiers. Elles cultiveront, selon leurs désirs, les arts, comme la musique, la peinture, le dessin, la broderie, la tapisse­ rie, etc- ®yelles seront « des compagnes agréables, affectueuses, désintéres­ sées », ajoutons très sûres, car elles seront soumises au « contrôle pater­ nel de l’institution., . écartant tous ceux et celles qui pourraient être une cause de contamination. VElite n’englobera que des sujets sains... ». On voit combien Ton aurait tort de traiter la sociologie de science futile