REVUE DE LA QUINZAINE 3i3 jectivement : il est seulement un appareil récepteur, transmetteur, organi sateur des influx afférents etefférents. La sensibilité subjective,l ’affectivité, et en général la conscience, supposent des actions d’ensemble, le fonc tionnement cyclique de vastes systèmes composés de centres multiples. D ’après cela, il ne saurait donc plus s’a gir, dans .le cas des expé riences deBechterew et deSherrington,de l ’intervention d’une « incli nation consciente », la conscience supposant, d ’après M. G . R evault d’Allonnes, « le fonctionnement cyclique dévastes systèmes, etc. ». Si cependant le système qui subsiste est ju gé assez vaste pour être traduit psychologiquement par « inclination consciente », ne devient- il pas au moins arbitraire d’accorder seulement la. conscience au résultat du fonctionnement de ce mécanisme et de lui refuser l ’émo tion ? Non, certes, si l’on admet la théorie viscérale de l ’émotion que nous offre l’auteur; mais, dans ce cas, nous voici contraints de tenir pour acquis a prio ri ce que l’on se proposait précisément de nous démontrer a posteriori. Quant à l’ exemple de la malade Alexandrine, qui se plaint en pleu rant de n ’éprouver aucune émotion, bien qu ’elle en donne tous les signes, dissociation de la mimique et de l’évolution — qui, rap p e lons-le, peut être volontaire sans s’accompagner d’aucun trouble vis céral — attribuée par M. G . Revault d’Allonnes à une anesthésie vis cérale,ou plutôt à une analgésie sans anesthésie tactile et musculaire, nous lui opposerons ce fait d ’observation aisée, que, dans certaines anesthésies artificiellement obtenues, et de même nature — analgésie sans anesthésie tactile — , par exemple à l’occasion de courtes opé rations de chirurgie dentaire, le sujet peut ressentir une violente émotion, une inclination nullement inémotive (crainte), tout en n ’éprouvant aucune douleur, et en demeurant incapable d’articuler un mot — autre dissociation de la mimique et de l ’émotion, invo lontaire celle-là . — Les « sensations affectives » telles que l’angoisse, par exemple, ne peuvent, par conséquent, être appelées, comme le croit l’auteur, « viscéro-cérébrales », puisqu’elles subsistent m algré « l ’analgésie sans anesthésie tactile », contrairement à ce qu’ il affirme. Dans là Synthèse mentale, M. G . Dwelshauvers s’attache à mettre en relief la nécessité d’admettre un acte de synthèse à l ’ori gine de notre vie mentale; celle-ci, d ’autre part, s’ opposerait à toute mesure, n ’étant pas composés d’états spatiaux, et tiendrait son unité de ce caractère de synthèse. L ’auteur combat en conséquence toute théorie mécaniste, et aboutit à une conclusion analogue à celles de M. Bergson. En réalité, c’est le problème du rôle de la conscience dans notre vie
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