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tout étoit plein à ne pouvoir se remuer : chœur, nef, bas-côtés, chapelles latérales, chapelles éloignées, les deux sacristies, les galeries d’en-haut, l’escalier de l’orgue, les passages, le devant du portail. Les carrosses tenoient toute la rue Saint-Antoine jusqu’aux Célestins. Ce fut ce jour-là que Daquin, plus sublime que jamais, tonna dans le Judex crederis, qui porta dans les cœurs des impressions si vives & si profondes, que tout le monde pâlit & frissonna.

M. Dauvergne, actuellement à la tête de l’opéra, fut si vivement frappé, qu’il sortit des premiers, & courut-vîte confier au papier les traits sublimes qu’il venoit d’entendre. Il les a tous placés dans son beau Te Deum à grand chœur.

Il y a eu des organistes ; mais Daquin est Daquin. Nous rendons cet hommage à ce célebre artiste, pour mieux encourager ses successeurs. Il a laissé un fils qui cultive les lettres honorablement.

L’orgue, a dit Gresset, attire l’impie