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l’antiquité. Je me rappelle les époques les plus intéressantes. Je me plais à croire que je suis descendu des Francs qui portoient les cheveux longs, & non du peuple subjugué, dont on coupoit la chevelure. À mon amour pour la liberté, je me sens de la race du peuple vainqueur, qui conservoit ses cheveux dans toute leur longueur ; & quand je vois les cheveux flottans de nos présidens, conseillers & jeunes avocats, je me dis, voilà les Francs.

J’aime à me représenter cette ville superbe sortant d’un marais fangeux, vers la fin de la seconde race, & enfermée jusqu’alors entre les deux bras de la riviere. Je ne rencontre point des bœufs, sans me dire, voilà les coursiers du carrosse du roi Dagobert :

Quatre bœufs attelés, d’un pas tranquille & lent,
Promenoient dans Paris le monarque indolent.

Il y avoit loin de ce char à celui qui conduisoit Louis XVI, le jour de son sacre,