Page:Mercier - L’An deux mille quatre cent quarante.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
QUATRE CENT QUARANTE.

opiniâtres, puisque les expériences évidentes & multipliées ne pouvoient vous faire entendre raison pour votre propre bien. Sans quelques femmes amoureuses de leur beauté & qui craignoient plus de la perdre que la vie, sans quelques princes peu curieux de déposer leur sceptre entre les mains de Pluton, vous n’auriez jamais hazardé cette heureuse découverte. Le succès l’ayant pleinement couronnée, les laides ont été obligées de se taire, & ceux qui n’avoient point de diadème, n’en ont pas moins senti le désir de rester ici-bas un peu plus longtems.

Tôt ou tard, il faut que la vérité perce & règne sur les esprits les plus indociles. Nous pratiquons aujourd’hui l’inoculation, comme on la pratiquoit de votre tems à la Chine, en Turquie, en Angleterre. Nous sommes loin de bannir des secours salutaires, parce qu’ils sont nouveaux. Nous n’avons point, comme vous, la fureur de disputer uniquement pour paroitre en scène & captiver l’œil du public.

Graces à notre activité, à notre esprit de recherche, nous avons découvert plusieurs secrets admirables, qu’il n’est pas tems de vous exposer encore. L’étude approfondie de ces simples merveilleux, que votre ignorance fouloit aux pieds, nous a donné l’art de guérir la pulmonie, la phthysie, l’hydropisie, & d’autres maladies que vos remèdes peu connus faisoient ordinairement empirer :