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généreux quakers[1], les plus vertueux des hommes, en offrant au monde le spectacle d’un peuple de freres, ont servi de modele aux cœurs qu’ils ont attendris. On sait qu’ils sont en possession depuis leur origine de donner à l’univers mille exemples de générosité & de bienfaisance. On sait qu’ils furent les premiers qui refuserent de verser le sang des hommes, & qui ayent regardé la guerre comme une extravagance imbécille & barbare. Ce sont eux qui ont détrompé les nations, victimes misérables des débats de leurs rois. On publiera incessamment le recueil annuel où sont consignées les vertus pratiques qui mettent à leurs loix le sceau de la perfection.

  1. Comment les Princes du Nord refuseroient-ils de se couvrir d’une gloire immortelle en abolissant dans leurs contrées l’esclavage, en rendant au cultivateur du moins sa liberté personnelle ? Comment n’entendent-ils pas le cri de l’humanité qui les invite à cet acte glorieux de bienfaisance ? Et de quel droit retiendroient-ils dans une servitude odieuse & contraire à leurs vrais intérêts, la partie la plus laborieuse de leurs sujets, lorsqu’ils ont devant les yeux l’exemple de ces Quakers qui ont donné la liberté à tous leurs esclaves Negres ? Comment ne sentent-ils pas que leurs sujets seront plus fideles, en étant plus libres, & qu’ils doivent cesser d’être esclaves pour devenir des hommes ?