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être étrangère. On avoit placé ce digne et vertueux écrivain entre Fénelon & Montesquieu. Je donnai des louanges à cette noble équité. Je ne vis plus ni le portrait de Richelieu, ni le portrait de Christine, ni le portrait de… ni le portrait de… ni le portrait de… qui quoi qu’en peinture étoient souverainement déplacés.

Je descendis de cette montagne, en reportant plusieurs fois la vue sur ces bosquets couverts, où résidoient ces beaux génies, qui dans le silence & la contemplation de la nature travailloient à former le cœur de leurs concitoyens à la vertu, à l’amour du beau & du vrai, & je dis en moi-même : je voudrois bien me rendre digne de cette Académie-là !


CHAPITRE XXXI.

Le cabinet du Roi.


Non-loin de ce séjour enchanté j’apperçus un temple vaste qui me remplit d’admiration & de respect. Sur son frontispice étoit écrit : Abrégé de l’Univers. Vous voyez, me dit-on, le cabinet du Roi. Ce n’est pas que cet édifice lui appartienne ; il est à l’État : mais nous lui donnons ce titre comme une marque d’estime que nous