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sa force étoit dans l’opinion ; l’opinion a changé, & le tout s’est exhalé en fumée. C’est ainsi qu’après un redoutable incendie on ne voit plus qu’une vapeur insensible & légère, où régnoit un vaste embrasement.

Un Prince digne de régner tient sous sa main cette partie de l’Italie ; et cette Rome antique a revu des Césars : j’entends par ce mot des Titus, des Marc-Aurele, et non ces monstres qui portoient une face humaine. Ce beau pays s’est ranimé, dès qu’il a été purgé de cette vermine oisive qui végétoit dans la crasse. Ce royaume tient aujourd’hui son rang ; & porte une physionomie vive & parlante, après avoir été emmaillotté pendant plus de dix-sept siécles dans des haillons ridicules & superstitieux qui lui coupoient la parole et lui gènoient la respiration.



CHAPITRE XVIII.

Les ministres de paix.


Poursuivez, charmant endoctrineur ! Cette révolution, dites-vous, s’est faite de la manière la plus paisible & la plus heu-

    sous le regne d’Amurat de déclarer hérétiques tous ceux qui ne croiroient pas que le Sultan iroit en Hongrie.