Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/675

Cette page n’a pas encore été corrigée

CECIL.

Loin qu’il ait soupçonné le trépas qu’il ignore,
Dans les secours du ciel le peuple espère encore,
Et pense qu’aujourd’hui le danger moins pressant,
Laisse enfin respirer le roi convalescent.

NORTHUMBERLAND.

Quelques heures encore il suffit qu’il le croie.
Eh ! qu’il témoigne après sa tristesse ou sa joie,
N’importe, libre à lui. J’aurai dans mon pouvoir
Consolidé le siège ou je prétends m’asseoir.
Remettant dans mes mains sa grandeur souveraine,
Jane, que parera son vain titre de reine,
Voyant avec mes yeux, parlant avec ma voix,
N’apposera son nom que pour signer mes lois.
Je puis le dire à vous, négligeant la contrainte,
J’éloigne en vous parlant toute mutile feinte.
Dans mes projets, Cecil, vous m’avez entendu,
Seul, vous saviez le but où j’ai toujours tendu ;
Connaissant qui m’excite, ou m’arrête, ou m’enflamme.
Sans voile à vos regards je puis montrer mon âme [1].

  1. Mais ne sois-je pas bien malheureuse, maman, me dit Élisa après avoir terminé les vers ci-dessus ; conçois-tu que je ne puisse pas faire un bon début ? Celui-là aura le même sort des autres, je le mettrai au rebut.