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ARUNDEL.

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NORTHUMBERLAND.

Quoi ! n’ose-t-on déjà s’en rapporter à moi,
Seigneurs ; et vous aussi doutez-vous de ma foi ?
Marie à peine arrive, on craint déjà pour elle.
Je dois vous l’avouer, m’étonner de ce zèle ;
Tremblant en sa faveur, c’est moi qu’on a prié.
Qu’a-t-elle donc enfin tant besoin de pitié ?
Dans ce soudain effroi je ne vous puis comprendre.
Elle vient, mon devoir est ici de l’attendre.
C’est en fille de roi que je la recevrai,
Seigneurs, et s’il le faut, que je la défendrai.

ARUNDEL.

Oui, comme on doit la voir vous la verrez peut-être ;
Mais du peuple inconstant jurez-vous d’être maître ?
Lorsqu’il saura qu’au trône elle a perdu ses droits,
En elle verra-t-il la fille de ses rois ?
Son respect au malheur n’est pas long-temps fidèle ;
Mais un autre intérêt près de vous nous appelle.
Seigneur, depuis trois jours le roi dort au cercueil ;
Seuls toujours en secret porterons-nous son deuil ?
Prolongeant son erreur combien de temps encore
Voulez-vous le cacher au peuple qui l’ignore ?
Quand Édouard n’est plus, combien donc voulez-vous,
Que du sein de la tombe il règne encor sur nous ?