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ALY.

                        Sans doute, il le peut.

BOABDIL.

                                                                Lui, comment ?

ALY.

Du cachot renfermant le reste de ses frères…

BOABDIL.

Il vient de s’échapper ?

ALY.

                                            Oui, mais d’ordres sévères
J’ai chargé tes soldats, qui répondent de lui.

BOABDIL.

Lorsque mon intérêt vous anime aujourd’hui,
Au point de devancer ma volonté suprême,
Je devrais rendre grâce à votre zèle extrême ;
Aucun autre pour moi n’aurait été plus loin.
Mais je vous en tiens quitte, et n’en ai plus besoin
Je me suffis ; adieu.


Scène III.

ALY, seul.

                                        Que dit-il ? qui l’agite ?
Le lâche ! quel est donc le dessein qu’il médite ?
Mais enfin, après tout, que me font ses regrets !
Ce qu’on donne au tombeau ne se reprend jamais.
Et toi ! toi, dont l’orgueil, dont la vertu hautaine
Tantôt à mon amour a préféré ma haine,
Tu le vois, je l’ai dit ! mon fier ressentiment
De la vengeance en vain n’a pas fait le serment,