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Celui qui ne se plaît qu’au seul bruit de ses armes,
Et qui jamais ému contemple sans pitié
La beauté, son effroi, ses regrets, ou ses larmes,
Indigent de bonheur, n’existe qu’à moitié.

        Dans les festins lorsqu’il repose,
        Heureux le guerrier désarmé !
        Les Grâces de liens de rose
        Enchaînent ce foudre calmé.

Ah ! loin de déposer les palmes de Bellone,
Sur son front teint de sang à l’heure des combats,
L’homme doit enchanter le seul jour que lui donne
L’immuable destin qui le jette ici-bas.

        Nocher, la crainte du naufrage
        De ton âme doit se bannir ;
        Sur les flots qu’agitait l’orage,
        À peine voltige un zéphir.

Abandonnant son char à la course rapide,
Le héros aux dangers dérobe un front vainqueur ;
Essayant un souris, la beauté, moins timide,
Exile cet effroi qui fit battre son cœur.

        Jeune fille au front qui s’incline,
        Lève tes yeux aux doux regards,