Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/408

Cette page n’a pas encore été corrigée

          De sa cause sainte et chérie !
De l’honneur et des lois, ô vous les défenseurs,
Venez ! combattez-les ces futurs sénateurs,
Prêchant l’égalité, mais dont chacun espère,
Dans ce sang plébéien que répand leur fureur,
          Tremper sa toge consulaire
          Ou son manteau de dictateur.

          Mais du pays le chef suprême
          Ignore-t-il votre danger ?
          Ou, dégénéré de soi-même,
          Loin d’accourir le partager,
De son poste royal chassé par la tempête,
En se découronnant aurait-il mis sa tête
          Sous l’abri d’un ciel étranger ?
Fuir ! ah ! par ce soupçon gardez-vous d’outrager
          Sa patriotique vaillance !
Fuir ?… quand on meurt pour lui !… Regardez qui s’avance,
Le reconnaissez-vous ? c’est lui !… Voici le Roi [1] !
Le Roi, plus digne encor de régner sur la France.
Et ceux qui l’accusaient d’avoir trahi sa foi,
Confrontés avec lui, trop aisés à confondre,
Accusateurs vaincus, n’osent voir sans effroi
          L’accusé qui vient leur répondre.

  1. Mots du Roi prononcés au moment où l’on criait à bas la
    tête du Roi !