Leurs cœurs se sont légué ta mémoire chérie,
Toi qui, parant ton front d’un bandeau de laurier,
Envers eux, de sa dette acquittant la patrie,
Dota le sol français d’un Panthéon guerrier.
Long-temps, couverts encor du vêtement de guerre,
Mendiant, on les vit à tes prédécesseurs
Tendre ce qui restait des bras libérateurs
Qui les avaient sauvés naguère,
Et l’œil avec effroi regardait nos vainqueurs
Sous les lambeaux de la misère.
Mais tu te ressouvins que, répandu pour toi,
Leur sang avait jadis bouillonné de courage,
Et, t’honorant toi-même en leur rendant hommage,
Tu compris ici-bas la mission d’un Roi,
Cette page de ton histoire
En vain la main du Temps la voudrait effacer,
En vain il voudrait abaisser
Ce dôme aussi grand que ta gloire.
Ah ! du sol des aïeux immortel ornement,
Il rappelle à tes fils tes victoires rivales ;
Et de tes pompes triomphales
Voilà le plus beau monument.
En attendant leurs funérailles,
Trop faible prix pour tant d’exploits,
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