Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/349

Cette page n’a pas encore été corrigée

Lorsque l’ivresse fugitive
Nous avertit des pas du temps.
À ton haleine abandonnée,
Notre étoile semble inclinée,
À peine au matin de nos ans.
Ton prisme trompeur décolore
Le rameau qui se couvre encore
Des feuilles fraîches du printemps.

Ainsi, comme un ami fidèle
Qui veille près de son ami,
Tu soutiens alors qu il chancelle
Le courage, hélas ! endormi.
C’est toi qui sur l’homme prononces
Couronné de fleurs ou de ronces,
Il est esclave de ta loi :
Si la voix de la mort l’appelle,
Tu conduis encor sous ton aile
Son âme qui fuit avec toi.


(Avril 1827.)