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vous donne de ne laisser échapper aucune des occasions qui se présenteront de pouvoir vous être utile peut vous engager à travailler, mettez-vous à l’ouvrage, faites-nous admirer votre beau génie, et je crois que vous n’en avez pas de moyen plus certain que celui de mettre à exécution la résolution que vous avez prise, m’avez-vous dit, de faire une tragédie, puisqu’une telle entreprise vous couvrirait à jamais de gloire ; ainsi mettez-vous donc à l’œuvre, mademoiselle, faites votre pièce, et reposez-vous sur moi du soin de la faire représenter ; vous aurez le tour de faveur, je vous en réponds, car soyez bien persuadée que vous n’avez point de refus à craindre tant que je serai ministre ; et si vous avez assez de confiance en moi pour me communiquer vos actes à mesure que vous les terminerez, je les lirai à tête reposée, et je vous soulignerai les passages que la censure pourrait vous disputer, afin qu’aucun obstacle n’entrave la représentation de votre tragédie, pour laquelle je vous promets un nombreux et brillant auditoire ; ainsi travaillez donc sans qu’aucune crainte ne vous arrête, et ne songez qu’au succès qui vous attend. » Et, comme s’il eût voulu lui prouver qu’il était réellement disposé à profiter