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nous y rendre, on nous annonça un monsieur que nous avions rencontré deux jours auparavant chez le docteur Alibert, c’était M. Crapelet, l’imprimeur du roi, qui venait remercier Élisa d’un volume de ses Poésies que, suivant le conseil du docteur, elle lui avait adressé la veille, et qui lui proposa, si elle était dans l’intention de faire paraître une seconde édition, de la lui imprimer ; qu’il se ferait un plaisir de lui avancer l’argent dont elle pourrait avoir besoin. Cette proposition avait trop de quoi flatter Élisa pour qu’elle n’en profitât pas ; aussi l’accepta-t-elle sans balancer, ce qui l’empêcha de profiter de celle que lui avait faite M. Audin, l’éditeur dont j’ai parlé ci-dessus. M. Crapelet ayant pris congé de nous pour ne pas nous faire manquer l’heure de l’audience, nous partîmes pour nous y rendre. L’accueil qu’Élisa reçut du ministre surpassa toutes ses espérances, car quand il apprit qu’elle ne devait plus retourner à Nantes, il lui dit qu’il porterait à 1 200 fr. la pension de 500 qu’il lui avait envoyée ; qu’il regrettait de ne pouvoir la porter à un taux plus élevé, mais qu’il faisait tout ce qui lui était possible de faire dans ce moment ; qu’il se trouvait heureux de pouvoir par là lui prouver tout l’intérêt