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qu’il plie sous le poids de ses remords que de plier sous le poids des fers et du déshonneur. Pleurons donc notre perte en silence plutôt que de livrer quelqu’un à l’infamie. Soyons fortes, ne nous laissons pas abattre, car la misère est là qui nous écraserait… La cruelle, elle me guettait au sortir du bal… et moi qui croyais ne plus la revoir… Ah ! il me semble l’entendre me crier : « Quitte ta parure de bal, jeune fille, couvre-toi de haillons, le plaisir et les honneurs ne sont plus faits pour toi, souffre, voilà ton lot !… » Oh ! mais je la combattrai, je lui ferai lâcher prise, je la forcerai à fuir, car j’espère, par mon travail, réparer la perte que j’ai faite !… »

Et elle demandait des inspirations à ses larmes ! … Pauvre enfant ! qu’il lui fallait de courage pour se résigner ainsi aux décrets du sort, et de force pour ne pas succomber sous le poids de la lourde charge de malheurs qu’elle portait, et pourtant elle était bien lourde cette charge, et, pour la rendre plus pesante encore, nous devions les costumes que nous n’avions pu nous dispenser d’avoir pour le bal, et nous nous trouvions dans la morte saison des écolières.

Une somme de 400 fr. qu’Élisa avait prêtée