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voir… Dégagée de toute espèce de pédanterie, Élisa leur paraissait un être à part… privilégié… et j’en ai vu qui ne savaient ce qu’ils devaient le plus admirer en elle ou de son talent ou de sa modeste simplicité. Plusieurs Allemands lui écrivirent pour la complimenter sur son talent. Elle reçut, entre autres, une lettre d’un élève de l’infortuné Kotzebue, dont Le style était un modèle de grâce… Élisa eut la satisfaction d’apprendre depuis son séjour à Paris que les Allemands voyageurs n’étaient pas les seuls qui eussent bonne opinion de son talent [1].

Le bruit se répandait depuis quelque temps

  1. « Madame de Villers vous aura dit, Mademoiselle, que vos Poésies avaient du succès à Berlin ; mon frère (Audalbert de Chamisso) les a fait connaître dans les cercles de tous les savants et littérateurs de ce pays, et sa qualité de poète les lui a fait lire et sentir avec un double intérêt ; j’espère que nous en entendrons encore parler. »

    « D’Engente, née de Chamisso. »

    Paris, décembre 1829.

    Peu de temps après, M. de Chamisso écrivit à sa sœur qu’il avait lu la pièce de la Gloire d’Élisa en présence du prince royal, dans cette séance solennelle qui se tient chaque année à Berlin, et où se réunissent les savans les plus distingués de l’Allemagne, et qu’elle y avait excité une admiration générale. « Assure mademoiselle Mercœur, disait M. de Chamisso à sa sœur, que je ne laisserai échapper aucune occasion de faire connaître ses poésies avantageusement »