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« Ce qui signifie clairement, me dit Elisa, enchantée de cette remarque, que je ne tarderai pas à recevoir la pension que son excellence a promise pour moi à M. de Villeneuve lorsqu’il lui a présenté mes Poésies. Tout me porte à le croire du moins [1], et tant mieux ! tant mieux ! qu’elle vienne, car alors rien ne manquera à notre bonheur ; mais, en l’attendant, prends toujours le brevet de celle-ci, maman, prends ces gratifications aussi… prends… tout est pour toi !… Mon Dieu ! que je suis heureuse d’être pensionnaire de la maison du roi !!! » Puis, s’abandonnant à toute la joie que cette idée lui causait, et dont la surprise avait un instant paralysé les élans, elle me saisit par les mains » m’entraîna jusqu’au milieu de la chambre, me fit tourner jusqu’à perdre haleine, en me criant

    de votre avenir toute l’admiration que lui cause votre talent si précoce, et tout l’intérêt que lui inspire votre touchante position. » Élisa eut, par la suite, la satisfaction de voir se réaliser à la lettre les espérances que lui avait fait concevoir M. de Villeneuve.

  1. Il y avait déjà un mois lorsqu’Élisa reçut le mandat de M. de Martignac que M. de Villeneuve lui avait fait savoir par son secrétaire que le comité d’examen des ouvrages littéraires s’était assemblé pour entendre le rapport qui lui avait été fait sur ses Poésies, et que la décision du comité lui avait été favorable, ce qui lui faisait croire qu’elle ne tarderait pas à recevoir la pension que M. de Villeneuve avait demandée pour elle à M. de Martignac. Je ne sais ce qui retarda la décision du ministre.