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jeune compatriote eut raison de croire à l’indulgent regard de celui dont elle n’ose qu’en tremblant se dire^

« Avec le plus sincère et le plus profond respect, Monsieur le Vicomte, la très humble, etc., etc.,

« Élisa Mercœur. »

Nantes, 13 juillet 1827.

Elisa n’attendit pas long-temps, comme on le verra en comparant les dates, la réponse qu’elle avait sollicitée de M. de Chateaubriand. Heureuse de la posséder, cette réponse qu’elle avait appelée de tous ses vœux et qu’elle eût voulu faire connaître au monde entier, elle courut aussitôt la montrer à M. Mélinet, qui la pria de la lui laisser jusqu’à la fin de la journée, afin de pouvoir la faire lire à quelques incrédules [1] ; et, le lendemain, la réponse de M. de Chateaubriand devint la nouvelle du jour : M. Mélinet l’avait insérée dans son journal.

« Comme c’est heureux pour le succès de cette petite, disait-on de tous côtés, qu’elle ait

  1. Beaucoup de personnes avaient pensé que M. de Chateaubriand ne se donnerait pas la peine de répondre à Élisa, parce qu’il était impossible, disaient-elles, que le plus grand écrivain de notre siècle fît attention à l’hommage d’une jeune fille qui, bien que sa compatriote, n’en était pas moins qu’à son début.