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de la faire entrer dans la plus forte pension de la ville de Cholet pour y enseigner le français, l’anglais, la géographie, et y donner des notions de littérature.

« Maman y viendra-t-elle avec moi ? demandât-elle.

— Non.

— En ce cas, je refuse.

— Et pourquoi, je te prie ?

— C’est qu’avec maman je puis tout, sans elle, rien. Éloignée de maman, je le sens, je n’y serais que le temps qu’il me faudrait pour mourir de chagrin, et que deviendrait-elle alors moi qui suis son seul bonheur ? elle n’aurait donc plus de consolation sur la terre ?

— Mais ta maman, Élisa, pourrait aller demeurer à Cholet, et tu la verrais le jeudi et le dimanche.

— Ce n’est pas assez, répondit-elle vivement, j’ai besoin de la voir toujours, et maman est comme moi, si je juge son cœur d’après le mien ; mais, oui, je la connais, elle ne consentirait jamais à se séparer de moi. N’est-il pas vrai, ma petite maman ? Nous devons vivre ensemble pour être heureuses, voyez-vous, »

Et elle se jeta dans mes bras comme si elle