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le français et la géographie dans lesquels elle n’avait plus qu’à se perfectionner, lui proposa de lui enseigner le latin ; elle n’y fit pas moins de progrès que dans le français. Elle apprit aussi l’anglais, le grec, l’italien [1] et le dessin. À onze ans, elle composa en deux heures une petite historiette portant pour titre : Herminie, ou les Avantages d’une bonne éducation, qui se trouve en tête du volume de Nouvelles, le second des Œuvres. J’ai expliqué à la fin d’Herminie ce qui

    jourd’hui ; ta voix est tremblante. Est-ce que tu serais malade ? — Non, ma chère petite, lui dis-je. — Ah ! tant mieux, tant mieux, car qui soignerait ta pauvre enfant !!! »

  1. Depuis notre séjour à Paris, Elisa était si souvent prise pour Grecque et pour Espagnole qu’elle s’était habituée à parler leur langage, afin de pouvoir répondre à ceux qui, la prenant pour une de leurs compatriotes, lui adressaient assez fréquemment la parole. Elle parlait aussi un peu l’arabe ; mais elle n’en savait pas assez pour suivre une conversation. Si Élisa avait pu réussir à faire jouer sa tragédie, elle comptait apprendre le syriaque et le samscrit.

    Beaucoup de personnes se sont imaginé qu’Elisa, ayant appris plusieurs langues dans son enfance, n’avait pas dû prendre un instant de repos ; c’est une erreur, elle était si complètement organisée pour ce genre d’étude, qu’il était bien rare qu’elle eût la peine de lire plus de deux fois les principes des devoirs qu’elle avait à faire ; et, comme elle écrivait avec une excessive vitesse, cela faisait qu’elle employait fort peu de temps à étudier, quoiqu’elle apprît beaucoup, et qu’elle jouât régulièrement la moitié de la journée.