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IV


LE CRÉPUSCULE DES DIEUX



Les Nornes sont assises à l’ombre du Frêne universel. Les trois sinistres cordières se jettent l’une à l’autre la corde des destinées divines et humaines, en rythmant leur éternelle besogne d’un grand chant alterné, tantôt profond et vague, comme s’il exprimait les rêveries de la fatalité encore irrésolue, tantôt morne et rigide comme l’accomplissement. « La corde rompt ! La corde rompt ! La corde rompt ! hurlent les Nornes. Siegfried se meurt, et les dieux succombent avec leur progéniture hé-