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II


LA WALKYRIE



L’Or du Rhin, prologue, est une œuvre paisible, hautaine, grandiosement symbolique ; c’est comme la source tranquille d’un triple torrent tragique ; elle intéresse l’esprit plutôt qu’elle ne fait battre le cœur et qu’elle n’énerve les sens. Dès le commencement de la Walkyrie, au contraire, nous sommes en pleine réalité, — réalité épique, légendaire, sans doute, mais familière, mais poignante, — et les hommes s’émeuvent surtout des joies et des douleurs qu’ils pourraient éprouver eux-mêmes.