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Tout notre être devient un élan qui s’embrase
Dans la proximité de la dernière extase.
Nous voyons à travers des splendeurs de bûcher
Des formes tressaillir, des couleurs s’ébaucher,
Et, comme un matelot, de la mer solitaire
Voit surgir sa patrie et jette ce cri : Terre !
Sublimes arrivants, nous avons crié : Ciel !

Front de l’immensité, but providentiel
Des Sagesses, Sion qui trônes au pinacle
De l’affranchissement suprême, Tabernacle !...
Reçois notre salut, Monde sacerdotal
Où les Anges vêtus d’un fluide cristal
Apparaissent tout nus, étant les Innocences,
Où le Bien et le Vrai, conjoignant leurs essences
Dans un extrême effort d’épanouissement,
Consomment sans relâche en l’éternel moment
Les mystères du saint hymen que symbolise
Ce couple tout parfait, le Seigneur et l’Église !
Flammes de la Chaleur et rayons du vrai Jour,
Nous entrons dans le gouffre auguste de l’Amour ;
Et nous sommes un des sourires de la Joie.
Mon sein qui brille s’offre à ton sein qui flamboie ;