Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

Alimentez sans fin le vorace incendie !
A l’Amour, tous les faux amours, sa parodie,
La mauvaise action et le mauvais dessein,
L’embûche du voleur, le guet de l’assassin,
L’audace de mentir, la ruse de se taire,
A l’Amour la luxure, à l’Amour l’adultère !
Tant qu’épurée enfin par l’adorable feu
Cette Bête qui fut l’Humanité soit Dieu,
Et démesurément s’extasie, incarnée
Par couples en l’immense et céleste hyménée ! »

A ces mots, dans la nuit claire autour de son front,
Comme un pâtre qui vient d’escalader un mont
Et dont l’élan suprême en un soupir s’achève,
Le nain reprit haleine au faite de son rêve.