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sonnets


Je suis pareil à cette citadelle
Abandonnée après de longs revers,
Murs dégradés, par la mitraille ouverts.
Et que le temps à son tour démantèle.

Mais, le nid veuf, la brise le ravit ;
Le mur s’écroule enfin, la place forte
Est un rocher que le passant gravit ;

Moi seul j’attends un souffle qui m’emporte
Depuis longtemps déjà mon âme est morte,
Et mon cadavre obstiné me survit !