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le rossignol


Attentive, les yeux ravis, la bouche ouverte,
Comme sont les enfants au théâtre Guignol ;
Elle écoutait le chant sous la frondaison verte,
Et moi je me sentis jaloux du rossignol.

« Belle âme en fleur, lilas où s’abrite mon rêve,
Disais-je, laisse là cet oiseau qui me nuit.
Ah ! méchant cœur, l’amour est long, la nuit est brève ! »
Mais elle n’écoutait qu’une voix dans la nuit.

Alors je crus subir une métamorphose !
Et ce fut un frisson dont je faillis mourir.
Dans un être nouveau ma vie était enclose,
Mais j’avais conservé mon âme pour souffrir.