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et laisser mourir tous ces gens que nous ne connaissons pas ! » Oui, la Cadije dirait cela, et l’aïeul, vieil esprit troublé où la catastrophe avait augmenté le désordre, pensait que sa fille aurait peut-être raison de parler ainsi.

Héroïque par instinct, momentanément, il n’était pas bien sûr à présent d’avoir fait ce qu’il fallait faire ; et peut-être lui-même, si la Cadije, un soir, en rentrant à la ferme, lui avait dit : « Tu sais, j’ai sacrifié le petit pour sauver un tas de gens », peut-être aurait-il crié : « Tu es une mauvaise mère ! »

Tout cela l’accablait. Il avait la tête basse, les épaules courbées comme quelqu’un qui porte de très