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si folle qu’une fois je ne refusai pas d’aller, vers dix heures du soir, toute seule, dans le jardin de mon père, avec un petit cousin que j’avais, et qui était venu nous voir pendant les vacances. Il voulait me montrer un nid de rossignol de muraille qu’il avait trouvé dans des pierres, derrière un tilleul. Il prétendait qu’on le verrait bien mieux la nuit.

Il était gentil, mon cousin. Svelte, brun, pâle, des petites moustaches déjà. Il me regardait avec des regards tendres qui m’entraient dans les yeux et me pénétraient jusqu’au cœur doucement, chaudement. Ce que j’éprouvais alors, les fleurs doivent le sentir quand il fait du soleil. Et il disait